Solidarité sociale de façade
Depuis le début de la pandémie, de nombreuses organisations communautaires et syndicales, en plus des trois partis d’opposition, vous exhortent à accorder une aide financière d’urgence aux personnes en situation de pauvreté. Non seulement vous avez fait la sourde oreille, mais vous avez masqué votre inaction avec de la charité et du spectacle.
Alors que le Québec vit une crise sans précédent, vos gestes en matière de solidarité sociale se sont limités à assouplir quelques règles à l’aide sociale et à instaurer une plateforme pour inviter les QuébécoiSEs à faire du bénévolat, en particulier dans les banques alimentaires. C’est nettement insuffisant!
Les demandes d’aide alimentaire ont explosé partout au Québec. Devant une situation aussi dramatique, votre solution a été d’implorer les citoyenNEs de donner temps et denrées. Le 18 juin dernier, vous êtes allé faire du bénévolat dans un organisme offrant des services d’aide alimentaire et le lendemain vous avez donné 10 000$ à une banque alimentaire de votre circonscription.
Ces gestes, pour généreux qu’ils soient, ne règlent en rien les causes de l’insécurité alimentaire. Si des personnes ne mangent pas à leur faim, c’est que leurs revenus sont insuffisants. C’est à ce problème que vos actions devraient s’attaquer en priorité.
Il faut immédiatement offrir une aide financière d’urgence aux personnes les plus mal prises , qui n’ont pas été épargnées par la crise de la COVID-19. À plus long terme, il faut augmenter le revenu des personnes au bas de l’échelle.
En limitant votre action aux conséquences de la pauvreté au lieu d’agir sur ses causes, vous n’honorez pas les responsabilités qui incombent à un ministre de la Solidarité sociale. Vous n’offrez, à ceux et celles qui comptent sur vous, qu’une désolante solidarité sociale de façade.
Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté