Aide sociale et séjours hors Québec: Qui commet des abus?
On apprenait ce matin que la règle adoptée en 2015 et qui limite à 7 jours consécutifs dans un même mois les séjours à l’extérieur du Québec pour les personnes assistées sociales a touché 2145 personnes, soit presque cinq fois plus que ce que le gouvernement avait prévu. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté n’est guère surpris. Dès l’annonce de la modification du règlement d’aide sociale, il avait averti le ministre François Blais des effets dévastateurs qu’aurait cette mesure sur les personnes assistées sociales qui s’absentent du Québec.
De la même manière, le Collectif est déjà en mesure de dire que le programme Objectif emploi, introduit par le projet de loi 70 adopté l’automne dernier, aura des impacts non moins dramatiques pour les personnes qui ne seront pas en mesure de se soumettre à ses exigences.
Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale a une telle fixation par rapport aux prétendus « abus » des personnes assistées sociales qu’il en oublie son rôle premier, qui est d’assurer un minimum vital à l’ensemble des QuébécoiSEs se trouvant en difficulté financière. Aux yeux du Collectif pour un Québec sans pauvreté, c’est le gouvernement du Québec qui sombre dans l’abus en maintenant des centaines de milliers de personnes dans un état de survie.
En effet, avec les prestations offertes par les différents programmes d’aide financière de dernier recours, il est tout simplement impossible d’assurer sa santé et son bien-être. Et comme si ce n’était pas assez, on apprend ce matin que l’État québécois prive de ce revenu de misère plus de 2000 personnes. Pour elles, c’est comme si le droit au dernier maillon du filet de sécurité sociale n’existait pas.
« C’est un scandale et un déni des droits les plus fondamentaux. Encore une fois, ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables qui font les frais de cette manie gouvernementale à couper partout et à contrôler toujours davantage la vie des gens », de dire M. Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif. Et d’ajouter : « Il s’est passé la même chose avec les centres offrant des services en toxicomanie et on peut prévoir qu’il se passera la même chose avec le programme Objectif emploi, introduit par le projet de loi 70. »
« Si ce gouvernement veut vraiment aider les personnes les plus pauvres, au lieu de compliquer la vie de ces dernières, qu’il commence par écouter ceux et celles qui travaillent sur le terrain avec elles », de conclure M. Petitclerc.