Plan de lutte à la pauvreté: Le Québec mérite mieux que la politique du moins pire
La semaine dernière, le ministre François Blais reconnaissait à juste titre l’échec des deux premiers plans de lutte à la pauvreté. Ceux-ci n’ont pas permis au Québec d’atteindre l’objectif de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, qui est de faire du Québec l’une des nations industrialisées comptant le moins de personnes en situation de pauvreté.
Note: ce communiqué du Collectif a été diffusé en même temps qu’un communiqué de la Table nationale des Corporations de développement communautaire sur le même sujet: Le plan de lutte à la pauvreté : une responsabilité gouvernementale
« Après cela, le ministre Blais a beau jeu de promettre que le prochain plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale sera « meilleur » que les précédents », lance le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, M. Serge Petitclerc. « Il n’a pas placé la barre bien haut. En fait, nous avons peur que le gouvernement soit déjà en train de renoncer une fois de plus à sa responsabilité de viser un objectif beaucoup plus ambitieux, soit de doter le Québec d’un plan lui permettant de tendre vers une société sans pauvreté. »
Pourtant, comme le ministre Blais l’affirme lui-même, nous serions en mesure d’atteindre l’objectif de la loi. « Nous croyons nous aussi que le Québec a les moyens de faire mieux, de lutter plus efficacement contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Mais en plus, nous croyons que les efforts resteront clairement insuffisants tant que toutes les personnes vivant au Québec n’arriveront pas à sortir de la pauvreté et à vivre dignement », poursuit Serge Petitclerc.
Rappelons que, pour le Collectif, l’un des premiers pas vers l’élimination de la pauvreté est que tout le monde puisse couvrir ses besoins de base afin de ne pas mettre sa santé en péril. La Mesure du panier de consommation fixe à environ 17 500 $ le montant annuel permettant à une personne seule (à Montréal) de couvrir ses besoins.
En tournée à travers le Québec depuis l’automne dernier, le Collectif constate sur le terrain que les pistes d’action qu’il propose au gouvernement depuis des années pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale trouvent un écho favorable dans la population et le milieu communautaire québécois. « Des mesures comme une augmentation substantielle des protections publiques (telles que l’aide sociale), la hausse du salaire minimum à 15 $, l’amélioration de l’accès à des services publics de qualité ou une meilleure redistribution de la richesse ne sont pas « extrémistes ». Les gens que nous rencontrons sont rendus là, et nous croyons que le Québec est rendu là », toujours selon M. Petitclerc.
Dans l’attente du prochain budget et du dévoilement du troisième Plan d’action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, le Collectif invite le gouvernement québécois à s’inspirer de l’esprit de la loi et à viser rien de moins que l’éradication de la pauvreté. « Un « meilleur » plan de lutte à la pauvreté ne sera d’aucune utilité s’il ne vient pas avec un financement conséquent et s’il n’engage pas résolument la société vers l’atteinte de cet objectif ambitieux. Les personnes en situation de pauvreté et le Québec tout entier méritent mieux que la politique du moins pire », conclut Serge Petitclerc.
Pour plus d’information sur la tournée 2016-2017 du Collectif et sur les pistes d’action qu’il propose au gouvernement pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale: https://www.pauvrete.qc.ca/campagnes-2/tournee-2016-2017/