Préjugé #2 : « Les pauvres sont des fraudeurs et des profiteurs »
Dans le cadre de sa campagne « Les préjugés envers les plus pauvres : ça va faire!« , le Collectif pour un Québec sans pauvreté veut contrer les principaux préjugés à l’égard des personnes en situation de pauvreté.
Préjugé #2 : « Les pauvres sont des fraudeurs et des profiteurs »
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Quelques faits :
L’aide sociale pour une personne seule sans contrainte reconnue à l’emploi, c’est seulement 623$/mois. Si on ajoute les crédits d’impôts de TPS et de solidarité, le revenu total est d’un peu plus de 700$/mois. Il en faudrait plus du double pour subvenir aux besoins de base (se loger, se nourrir, se soigner…), soit 1437$/mois l’an dernier. Ce montant s’appelle la mesure du panier de consommation (MPC). Il est calculé à partir des prix moyens des loyers, des aliments, du transport, etc. Avec cela, on ne se paie ni vacances, ni restaurant, ni cinéma ! En 10 ans, les personnes seules à l’aide sociale n’ont cessé de s’appauvrir, leurs revenus couvraient 60 % des besoins de base en 2000. En 2010, ils n’en couvrent que 49 %. Avec les maigres bonifications annoncées en 2013, ils recevront en 2017 52 % des besoins de base.
Pour en savoir plus sur la mesure du panier de consommation, consultez le rapport du Centre d’Étude sur la Pauvreté et l’Exclusion :
Dans Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, on vit en moyenne jusqu’à 74 ans. À Ville Saint-Laurent dans l’ouest de Montréal, jusqu’à 85 ans. L’espérance de vie et la santé sont très dépendantes du niveau de vie des personnes. Vous pouvez trouver plus d’information dans le rapport du directeur de santé publique sur les inégalités sociales de santé 2011.
Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité Sociale publie des chiffres concernant la fraude à l’aide sociale. Seuls 3% de l’aide sociale est versée « en trop », et réclamée ensuite aux prestataires. Selon le ministère, il s’agit en majorité d’erreurs de bonne foi (changement de situation, mauvaise compréhension des formulaires, etc.). Au final, 0,8% des versements est du à des déclarations frauduleuses. Comparativement, ce taux est de 5% concernant l’évasion fiscale. Pour en savoir plus, consultez cet article du Devoir paru en septembre 2014, ou encore ce billet de l’Institut de Recherche et d’Informations Socio-économiques.
Le système d’aide sociale est rempli d’incohérences et pénalise les personnes prestataires. On ne peut recevoir l’aide sociale que quand on a touché le fond, dépensé ses économies et vendu sa maison. Le soutien financier de proches est entièrement déduit des montants versés. L’entraide entre co-locataires est pénalisée. Et le travail est rapidement imposé à 100 %. Au delà de 200$ de revenus de travail par mois, chaque dollar gagné par le travail est enlevé du chèque d’aide sociale.
Entre 2000 et 2010, les personnes seules à l’aide sociale se sont appauvries, leur revenus couvrant à peine 50 % des besoins de base. Au cours de ces 10 années, le nombre de personnes seules à l’aide sociale est resté le même. Durant la même période, le gouvernement a fait un effort pour aider les familles, et leurs revenus se sont maintenu au dessus de 80 % des besoins de base. Résultat, les familles, et notamment les familles monoparentales sont moins nombreuses sur l’aide sociale qu’elles ne l’étaient en 2000 (-46 % de prestataires pour les familles monoparentales). Tout ces chiffres proviennent d’une étude de l’Institut de Recherche et d’Informations Socio-économiques : Les prestations d’aide sociale sont-elles trop généreuses?, d’octobre 2012.
Source : ATD Quart Monde : http://www.atdquartmonde.ca/idee-fausse-no2-les-pauvres-sont-des-fraudeurs-et-des-profiteurs/