Ce n’est pas un poisson d’avril: partout au Québec, on s’affiche contre la pauvreté
Pour une deuxième année, le Collectif pour un Québec sans pauvreté mène une action de visibilité le 1er avril afin de rappeler cette réalité au gouvernement québécois : « Ce n’est pas un poisson d’avril : au Québec, une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base. Et il a la responsabilité d’agir pour mettre fin à ce scandale. »
Ce message est porté un peu partout aujourd’hui. Une cinquantaine d’organisations ont installé des bannières et des affiches dans différentes villes et municipalités, réparties dans 12 régions administratives. Des actions symboliques sont organisées à quelques endroits, des publicités sont diffusées dans les médias et le grand public est invité à participer à l’action de visibilité en s’affichant contre la pauvreté, sur les médias sociaux ou ailleurs.
« L’action d’aujourd’hui est rendue nécessaire par le manque total de considération du gouvernement pour les personnes en situation de pauvreté, et particulièrement pour celles qui n’arrivent pas à couvrir leurs besoins essentiels, souligne le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc. En moyenne, 800 000 personnes au Québec disposent d’un revenu insuffisant pour couvrir leurs besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (MPC). Ces personnes, déjà obligées de couper dans ce qui est considéré comme essentiel, sont frappées de plein fouet par la forte hausse du coût de la vie des derniers mois.
« Il est tout simplement inconcevable que le gouvernement ait refusé de leur accorder une attention spéciale dans le budget du 22 mars. Par exemple, il aurait très bien pu laisser faire le cadeau de 500 $ aux plus riches et offrir un meilleur soutien aux personnes qui sont les plus mal prises. Faut-il vraiment rappeler au gouvernement que l’impact de la hausse du coût de la vie est beaucoup plus grave pour des personnes qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts que pour des personnes qui gagnent 100 000 $ par année ? »
Virginie Larivière, également porte-parole du Collectif, saisit la balle au bond : « Ce budget n’est qu’une illustration supplémentaire du fait que la lutte contre la pauvreté ne fait pas partie des préoccupations du gouvernement, même les plus lointaines. Mais tôt ou tard, il devra bien reconnaître qu’il a la responsabilité, en vertu de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, de viser au minimum la couverture des besoins de base pour l’ensemble des citoyennes et citoyens. C’est le message que nous voulons qu’il entende aujourd’hui.
« Il est temps qu’il s’attelle à la tâche. Pour atteindre la cible, il devra abandonner les mesures ponctuelles et opter pour des mesures structurantes, des mesures qui permettront d’améliorer durablement le revenu et les conditions de vie des personnes en situation de pauvreté. En attendant qu’il entende raison, nous continuerons de nous mobiliser, partout au Québec, pour dénoncer cette situation doublement scandaleuse : une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base et le gouvernement les abandonne à leur sort. »
Pour en savoir plus sur l’action de visibilité : https://www.pauvrete.qc.ca/poisson/