Orgueil et préjugés du ministre Blais
Québec, le 2 juin 2016. – Le Collectif pour un Québec sans pauvreté joint sa voix à celles de l’APTS, de la Coalition Objectif Dignité, de la CSD, de la CSN, de la CSQ, de la FFQ, de la FTQ, du Groupe des 13, du SFPQ et de la TRPOCB qui déplorent tous aujourd’hui le manque d’écoute et le ton hautain du ministre François Blais dans le dossier du projet de loi 70. Le Collectif croit qu’il est temps que le premier ministre Philippe Couillard intervienne en retirant le projet de loi 70.
« Après les groupes communautaires, les groupes en employabilité, les députéEs de l’opposition et le SFPQ, qui représente les agentEs d’aide sociale, c’est au tour des professeurEs et des chargéEs de cours universitaires opposés au projet de loi 70 de se faire ignorer par le ministre François Blais. Monsieur Blais semble persuadé qu’il est le seul à détenir la vérité. À l’écouter, on croirait que tous ceux et celles qui s’opposent à sa réforme de l’aide sociale versent dans l’ignorance, l’angélisme ou l’aveuglement volontaire. La suffisance et l’arrogance dont il fait preuve depuis plusieurs mois commencent de plus en plus à ressembler à de l’orgueil mal placé », tonne Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Fédération des femmes du Québec
« Nous exigeons que le gouvernement prenne ses responsabilités et cesse de mettre en place des mesures de désengagement de l’État, notamment à travers ses différentes politiques d’austérité. Le projet de loi 70 fait partie d’un ensemble de mesures qui augmente les inégalités entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes. Comme c’est trop souvent le cas, le gouvernement met en place de nouvelles lois sans tenir compte des impacts sur les femmes qui sont, faut-il le rappeler, plus nombreuses à vivre dans la pauvreté, » affirme la présidente de la FFQ, Mélanie Sarazin.
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec
« Depuis plusieurs années, nos agents des Centres locaux d’emploi qui œuvrent quotidiennement à intégrer les chômeurs et les prestataires d’aide sociale dans le marché de l’emploi dénoncent l’abandon d’une approche d’accompagnement humaine avec les citoyens. Le projet de loi 70 met la hache dans l’approche psychosociale par laquelle on accompagne le citoyen dans toutes les facettes de ses besoins pour intégrer la société, et ce, pour réussir une intégration durable et à long terme. L’ensemble de la littérature scientifique et l’expérience internationale de services publics d’emploi ont démontré le succès de cette approche et l’inefficacité des mesures coercitives. Or, le ministre opte pour cette approche, à mille lieues de l’évidence scientifique. Les employés dans les CLE sont très inquiets et le ministre a refusé de nous recevoir pour lui expliquer les appréhensions des agents des CLE. Chaque jour notre téléphone sonne à ce sujet, mais j’imagine que l’opinion des experts qui travaillent dans le domaine jour après jour n’est pas d’intérêt pour le ministre, » s’indigne Christian Daigle, président général du SFPQ.
Coalition Objectif Dignité
« Est-ce que le ministre Blais a conscience de ce que c’est de vivre avec 623 $ par mois? D’avoir à faire la file à la banque alimentaire, manger peu et sauter des repas, ne pas avoir d’argent pour le transport en commun, ne pas pouvoir se payer de loisirs, vivre dans un loyer de misère? Est-ce que le ministre comprend que vivre avec si peu, c’est déjà une pénalité? Enfin, est-ce que le ministre Blais souhaite passer à l’histoire comme celui qui a rendu malades des centaines de personnes en approuvant un projet de loi qui diminuera leur revenu à un seuil complètement indécent? Est-ce là les valeurs libérales défendues par le premier ministre Couillard et son parti? » s’interroge le porte-parole de la Coalition Objectif Dignité, Yann Tremblay-Marcotte.
En conclusion
« Le premier ministre Couillard devrait écouter les nombreuses voix qui s’élèvent contre le projet de loi 70. En plus des organisations qui se sont prononcées aujourd’hui, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, la Protectrice du citoyen et les partis d’opposition l’ont fait eux aussi. Rappelons également que lundi dernier la FNEEQ-CSN, la FSE-CSQ et la FEC-CSQ ont publiquement appuyé la démarche des professeurEs et des chargéEs de cours universitaires contre le projet de loi 70. Par ailleurs, des éditorialistes de La Presse, du Soleil et de La Tribune ont clairement dénoncé l’approche coercitive du ministre Blais cette semaine », conclut Serge Petitclerc.