Hausse du coût de la vie: Pourquoi ne pas aider d’abord les personnes en situation de pauvreté?
Que peuvent espérer les personnes en situation de pauvreté des promesses électorales ? Peuvent-elles s’attendre à voir leur revenu et leurs conditions de vie s’améliorer lors des quatre prochaines années ? Après les premiers jours de campagne, aucun des partis en lice n’a encore soumis de mesures qui permettraient de faire reculer notablement la pauvreté au Québec.
(Lettre publiée dans Le Soleil et d’autres médias des Coops de l’information le 2 septembre 2022)
Baisses d’impôt
Tout le monde s’entend pour dire que les baisses d’impôt promises profiteront davantage aux ménages les plus fortunés. Ceux et celles qui peinent à couvrir leurs besoins de base ou qui vivent de paie en paie n’en verront pas les effets, ou à peine. C’est le cas, entre autres, de nombreuses personnes travaillant au salaire minimum à temps partiel, de plusieurs étudiant∙es et des personnes assistées sociales. Remettre plus d’argent dans les poches des plus fortuné∙es, ce n’est pas ce que l’on appelle une mesure progressiste.
Inflation
L’augmentation rapide du coût de la vie touche plus durement les personnes en situation de pauvreté dont le budget est déjà précaire. Plusieurs des mesures « anti-inflation » promises par tous les partis ont comme défaut d’offrir une aide financière ponctuelle. Ce type d’aide (l’émission d’un chèque ou la suspension temporaire de la TVQ sur les besoins essentiels, par exemple) aurait certes un effet bénéfique à court terme pour les ménages les moins nantis, soit celui de freiner leur appauvrissement. Mais préserver leur pouvoir d’achat, ce n’est pas la même chose que l’améliorer.
Mesures structurantes
C’est à l’aide de mesures structurantes que le revenu des personnes en situation de pauvreté peut s’améliorer durablement. L’augmentation du crédit d’impôt pour solidarité ou celle du crédit d’impôt pour le soutien des aînés sont des exemples de mesures promises par certains partis qui auraient un impact à la fois immédiat et à long terme sur le revenu des ménages.
Dans le cadre des présentes élections, le Collectif pour un Québec sans pauvreté porte trois revendications qui vont en ce sens, soit l’accès universel et gratuit à des soins dentaires et de la vue de qualité, l’élargissement du programme de Revenu de base à l’ensemble des personnes assistées sociales et l’indexation trimestrielle des prestations d’assistance sociale.
Ces revendications s’ajoutent aux autres revendications du Collectif, comme de rehausser les protections publiques de façon à assurer à tous les ménages un revenu au moins égal à la Mesure du panier de consommation ou d’augmenter le salaire minimum au moins à 18 $ l’heure.
C’est par des mesures structurantes comme celles-ci qu’on doit envisager la lutte contre la pauvreté. Autrement, ce ne sont que des pansements.