3 mai 2017 Communiqué

François Blais et ses réformes de l’aide sociale: L’art de sous-estimer les impacts sur les personnes

Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, a visiblement tendance à sous-estimer l’impact de ses réformes de l’aide sociale sur les personnes assistées sociales. « Soit le ministre manipule volontairement les chiffres pour mieux faire passer la pilule, soit il fait preuve d’incompétence. Dans les deux cas, ça ne fait qu’alimenter nos craintes à l’égard de la nouvelle réforme de l’aide sociale », fulmine Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Les statistiques publiées par La Presse le 3 mai nous révèlent que le gouvernement a systématiquement sous-évalué, à une exception près, le nombre de personnes assistées sociales qui allaient être touchées par les mesures mises en place par la réforme de 2015, comme la limitation de la durée des séjours à l’extérieur du Québec, la coupe de la prestation d’aide sociale pour les personnes en centre de désintoxication ou la prise en compte de la valeur de la maison pour établir le montant de la prestation.

À cette époque, le ministre Blais assurait se baser sur des données fiables pour faire taire les nombreuses critiques. « Et voilà que toutes nos craintes se confirment, lance Virginie Larivière, porte-parole du Collectif. Aujourd’hui, nous voulons questionner le ministre : quelle crédibilité lui reste-t-il pour oser minimiser les impacts de sa nouvelle réforme de l’aide sociale? Pourquoi refuse-t-il encore d’entendre le tonnerre de dénonciations du projet de loi 70 et de son approche coercitive à l’aide sociale? »

Avec le projet de loi 70, le ministre Blais menace de couper d’un montant pouvant aller jusqu’à 224 $ la prestation d’aide sociale des personnes qui ne participeront pas de façon jugée satisfaisante au programme Objectif emploi. « Il est indécent de couper une prestation de 628 $ qui condamne déjà les gens à la survie. Et il faut être déconnecté de la réalité pour oser qualifier une coupe de 224 $ de « modérée » ou pour refuser d’admettre que cette approche ne fera qu’augmenter la misère des personnes les plus mal prises », poursuit Mme Larivière.

Serge Petitclerc conclut : « Les impacts de la réforme de l’aide sociale de 2015 nous démontrent que nous ne pouvons faire confiance au ministre Blais pour nous donner l’heure juste et pour assurer le respect des droits des personnes assistées sociales. Nous craignons que les impacts de la réforme actuelle soient encore plus dramatiques pour les personnes. Il est de la responsabilité du ministre de prévenir le pire et de faire disparaître toutes les sanctions financières du nouveau règlement qui guidera la mise en application de sa réforme. »

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