Catégorie : Portrait de la pauvreté
Cette conférence de Vivian Labrie a eu lieu le 14 octobre 2012 dans le cadre de l'événement "Pour que la solidarité mette fin à la pauvreté. Six idées qui changent le monde", un événement organisé par le Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Vivian Labrie met ici en lumière le processus de concentration de la richesse des dernières années. Selon elle, il est essentiel de re-visiter les idées reçues sur l'économie, histoire de décoloniser nos cerveaux, ces « territoires occupés », suivant la belle formule de la militante Lorraine Guay. Pour ce faire, la théorie sociale développée dans trois carrefours de savoirs s'avère des plus utiles.
Avec cette théorie, il est possible de sortir du produit intérieur brut (PIB) et de réfléchir au vivre ensemble selon d'autres concepts, comme le produit intérieur doux (PID), cette richesse non-comptabilisée, qui ne passe pas par l'argent; ou la dépense intérieure dure (DID), qui puise directement dans la vitalité et l'espérance de vie des personnes. Ainsi outilléEs, avec en plus des images fortes comme celle des escaliers roulants, plus intéressants et dynamiques que les échelles sociales, il devient possible collectivement de penser autrement, en vue d'agir autrement. Par exemple, l'analyse des budgets du Québec selon d'autres repères permet de mieux discerner leurs impacts sur la vie des gens, et donc, de voir qui ils affectent et, surtout, comment. Bref, tout un équipement de savoirs croisés pour ré-inventer du vivre ensemble meilleur pour touTEs, sans exception.
Chercheure autonome et citoyenne, Vivian Labrie a mené de nombreux travaux de recherche croisant les savoirs populaires, la tradition orale, les contes et les enjeux de société autour de la pauvreté, des inégalités, de l'exclusion sociale et des finances publiques. Instigatrice, avec d'autres, d'un grand mouvement québécois pour l'élimination de la pauvreté, elle a été porte‐parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté de 1998 à 2006. Passionnée par les croisements de savoirs et membre du Centre d'étude sur la pauvreté et l'exclusion (CEPE), elle continue à faire voyager les idées développées par le Carrefour de savoirs sur les finances publiques à travers le monde francophone.