Québec, le 10 décembre 2001. La crainte du terrorisme a fait oublier la sécurité des Canadiennes et Canadiens les plus pauvres au ministre Paul Martin, estime le Collectif pour une loi sur l'élimination de la pauvreté après écoute du budget fédéral.
Ainsi, le ministre reste muet dans son budget sur le cas des 270 000 personnes âgées qui ne reçoivent pas le supplément de revenu garanti auquel elles ont droit. Il y a quelques jours, un comité de la Chambre des Communes a révélé que ces personnes âgées ne recevaient pas ce supplément en raison d'obstacles administratifs. Le fédéral économise 400 millions $ par année en sachant très bien que son inaction maintient des personnes déjà fragiles dans une très grande insécurité.
Le Collectif se désole que le ministre se réjouisse de maintenir les baisses d'impôt de 100 milliards $ annoncées, qui iront aux ménages en mesure de payer des impôts, tout en laissant des milliers de personnes dans le besoin être privées d'un supplément de revenu annuel qui pourrait aller jusqu'à 6000$.
" Ces dollars sont des dollars vitaux dont l'absence met les personnes en déficit humain, ce qui ne peut qu'affecter leur santé et leurs conditions de vie, explique Vivian Labrie, porte-parole du Collectif. Où sont ces 400 millions $ et la mise en place des mesures d'accessibilité réclamées par le rapport unanime du comité dans le budget Martin? Il y a là un manquement grave à la mission fondamentale de l'État d'assurer une redistribution équitable de la richesse."
Le Collectif s'insurge de voir les surplus fédéraux se construire sur le dos des plus pauvres, les surplus de la caisse d'assurance chômage en étant un autre triste exemple. Le ministre Martin maquille, mais ne résout pas ce problème dans le présent budget alors que des milliers de travailleurs et travailleuses précaires pourraient prétendre à une meilleure sécurité du revenu en période d'insécurité économique.
Le Collectif, qui propose à l'Assemblée nationale du Québec une loi sur l'élimination de la pauvreté, prétend que le gouvernement fédéral doit faire sa part au niveau canadien en vue de jeter les bases de sociétés sans pauvreté, tant en matière de transferts aux provinces que dans ses propres programmes. Ce n'est manifestement pas le cas depuis plusieurs budgets.
Pour le Collectif, la plus grande menace à la sécurité des personnes et à la qualité de vie au Canada réside dans l'accroissement des écarts entre les plus riches et les plus pauvres.