Dépôt du budget du Québec 2011-2012

Raymond Bachand tourné vers un avenir plus pauvre et nettement inégalitaire!

QUÉBEC, le 17 mars 2011 – Le Collectif pour un Québec sans pauvreté juge inacceptable, et ce pour l’ensemble de la société, le budget du Québec 2011-2012 déposé aujourd’hui par le ministre des Finances, M. Raymond Bachand. Alors qu’il est maintenant confirmé et reconnu qu’une plus grande égalité de revenu améliore le bien-être de l’ensemble de la société – et non seulement celui des plus pauvres –, ce budget s’en éloigne et tourne le Québec vers un avenir plus pauvre et nettement inégalitaire.

Un budget qui accentue la pauvreté

Ce budget appauvrit ou maintient dans une même situation de pauvreté une bonne partie de la société québécoise. On l’appauvrit en restreignant l’accessibilité aux études universitaires, avec une hausse à terme de 1625 $ par année des droits de scolarité. Par ailleurs, le ministre justifie ce choc tarifaire en calculant la « juste part » de la contribution des étudiantEs sur la base de 1968 indexée à l’inflation jusqu’à aujourd’hui. Toutefois, il refuse de faire de même pour les prestations d’aide sociale. Calculées de la même façon, elles auraient dû valoir en 2010 environ 813 $ au lieu des maigres 567 $ que recevaient mensuellement les personnes seules sans contraintes à l’aide sociale la même année. Deux poids, deux mesures…

On appauvrit aussi la société québécoise en misant sur la responsabilisation des épargnantEs pour leur retraite, au lieu de bonifier significativement un outil collectif comme le Régime des rentes du Québec (RRQ). Comment les personnes vivant déjà la pauvreté peuvent-elles mettre de l’argent de côté pour leurs vieux jours?

Enfin, on l’appauvrit également en n’annonçant que 2000 unités supplémentaires de logement social, alors qu’une réponse plus adéquate aux besoins se chiffrerait à 50 000 unités sur cinq ans.

Un budget qui ne fait rien pour réduire les inégalités

Les effets néfastes des inégalités sont bien connus : les problèmes sociaux et de santé sont plus courants dans les pays industrialisés où les inégalités de revenus sont plus grandes. Dans les faits, l’égalité profite à tout le monde. Les individus, pauvres ou riches, vivent plus longtemps dans les sociétés plus égalitaires. Les problèmes de santé à travers toutes les couches de la population sont moins nombreux lorsque les disparités de revenus sont moins grandes. Les performances scolaires des étudiantEs ayant des parents peu scolarisés, mais vivant dans un pays plus égalitaire, sont presque aussi bonnes que celles des élèves provenant de familles plus éduquées des pays inégalitaires. En un mot : l’égalité profite à toute la société.

Même s’il est clair que les sociétés plus égalitaires sortent gagnantes, les inégalités continuent pourtant d’augmenter au Québec. Malgré une croissance économique continue, les écarts entre riches et pauvres se sont nettement accrus durant les dernières décennies. Le marché crée de plus en plus d’inégalités de revenu d’un côté et, de l’autre, l’action gouvernementale est de moins en moins efficace à les réduire. Entre 1996 et 2008 seulement, l’action gouvernementale a perdu 4 % de son efficacité à réduire les inégalités. « Pour assurer le bien-être de touTEs les citoyenNEs, une société a deux voies possibles : favoriser une meilleure répartition des revenus ou assurer une meilleure redistribution de la richesse. Or, avec ce budget, le ministre des Finances ne fait ni l’un, ni l’autre », a enchaîné M. Couture.

Un budget qui tourne le Québec vers un avenir plus pauvre et nettement inégalitaire!

L’an passé, la population québécoise a sonné l’alerte en raison du budget « programmatique » déposé. Ce sera la même chose cette année. Et elle ne crie pas au loup. Le Québec vit encore les contrecoups du déficit zéro proclamé en 1996 par Lucien Bouchard. Les impacts des décisions budgétaires s’étalent sur des années et celles d’aujourd’hui façonneront le Québec de demain. Ce budget s’inscrit dans la même tendance que les autres déposés sous les gouvernements péquistes ou libéraux et qui ont contribué à l’appauvrissement de la population et à l’accroissement des écarts. « Nous le faisons à la hauteur de nos moyens », affirme le ministre des Finances en parlant de lutter contre la pauvreté. « Il semble ignorer qu’on n’a pas besoin d’être riche pour être juste et que son obsession de créer la richesse, si celle-ci demeure aussi concentrée, n’est guère qu’une lubie », a conclu M. Couture.

Bref, l’an dernier, le ministre des Finances affirmait que le budget du Québec ne visait pas tant à équilibrer les finances publiques qu’à « être heureux comme peuple ». Ce budget ne donne aucune raison aux QuébécoisES d’être heureux. Bien au contraire

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Créé le17 mars 2011
Dernière modification13 avril 2016

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