Montréal - Le Collectif la fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) dénoncent d'une seule voix la tentative du gouvernement du Québec d'opposer les jeunes aux plus pauvres pour se défiler des engagements pris au Sommet du Québec et de la jeunesse.
"On s'attend d'un gouvernement responsable qu'il favorise la cohésion de la société sur la question de la réduction des écarts, pas à ce qu'il utilise le problème de la pauvreté pour créer des divisions artificielles dans la population, explique VIVIAN LABRIE, porte-parole du Collectif. Chez les jeunes et les moins jeunes, avec ou sans emploi, avant, pendant ou après les études, la précarité est une réalité omniprésente."
Le Collectif et la FEUQ considèrent que le gouvernement rate son coup en reniant des engagements en faveur de l'éducation et contre le décrochage scolaire, des mesures qui font partie d'une solution globale à la pauvreté et l'exclusion. Pour les deux organisations, le choix de la solidarité et de l'équité sociale doit s'inscrire dans une approche globale de l'élimination de la pauvreté et non en opposant entres eux des groupes vivant la précarité.
"Le gouvernement sait bien que les jeunes, qu'ils soient aux études ou non, sont très fortement touchés par les problèmes de pauvreté et d'exclusion, fait remarquer ANDREE MAYER-PERIARD, présidente de la FEUQ. D'ailleurs, dans la foulée du dernier budget, le ministre FRANCOIS LEGAULT reconnaissait implicitement cet état de fait en présentant des mesures visant à améliorer le pouvoir d'achat des plus pauvres comme les principales mesures pour la jeunesse. Des mesures qui ne remplacent pas les investissements nécessaires dans le domaine de l'éducation. Le gouvernement ferait bien de se souvenir que la solidarité sociale s'affirme par des gestes concrets et structurants."
La présidente de la FEUQ et la porte-parole du Collectif se désolent également du fait que plusieurs mesures, dont le besoin se fait sentir de façon urgente, se font toujours attendre. Par exemple, le gouvernement tarde indûment à abolir complètement la coupure pour partage de logement auxquelles sont soumises les personnes assistées sociales, un autre engagement du Sommet du Québec et de la jeunesse.
La FEUQ, qui est membre du Collectif, invite de nouveau le gouvernement à s'engager sur la voie que pave la proposition de loi du Collectif vers une solution durable à la pauvreté et la précarité, autant pour les jeunes que pour l'ensemble de la population du Québec.
Le Collectif pour une loi sur l'élimination de la pauvreté regroupe un réseau formé de 26 organisation nationales et de groupes relayeurs présents dans 16 régions du Québec. Sa démarche reçoit l'appui de plus de 1600 organisations et de plus de 215 000 personnes.
La FEUQ rassemble 15 associations étudiantes réparties sur 12 campus universitaires et représentant au total 120 000 étudiants québécois.
