Québec, 1er décembre 2011 – Parallèlement aux activités de La grande guignolée des médias 2011, deux motions en lien avec la lutte à la pauvreté seront déposées aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Aux yeux du Collectif pour un Québec sans pauvreté, il s’agit d’une occasion pour les parlementaires et l’ensemble de la société québécoise de se rappeler que la lutte à la pauvreté, ce n’est pas faire la charité, et qu’un Québec sans pauvreté et riche de tout son monde est possible.
Bon an mal an, la médiatisation de la pauvreté au Québec est quasi nulle, à l’exception des événements entourant La grande guignolée des médias. « Ce phénomène traduit bien le peu d’importance accordée à la pauvreté, en dehors de la sollicitation caritative. Pourtant l’élimination de la pauvreté est l’affaire de toute la société, d’autant plus lorsque l’on considère que le Québec a tous les moyens pour y parvenir », a mentionné Robin Couture, porte-parole du Collectif. En ce sens, la députée Danielle Doyer (Matapédia) déposera aujourd’hui à l’Assemblée nationale une motion visant à rappeler que la lutte à la pauvreté est une responsabilité collective, tandis que le député Amir Khadir (Mercier) demandera à la Commission de l’économie et du travail (CÉT) d’examiner la question de la pauvreté au Québec en tenant une consultation générale.
Donner la parole à la population québécoise sur un enjeu important qui la concerne est l’un des objectifs de la campagne Fixer des cibles de revenu pour le Québec, menée par le Collectif. Déjà, 53 des 124 députéEs de l’Assemblée nationale et 5 des 12 parlementaires membres de la CÉT appuient ce débat : Stéphane Bergeron (Verchères), Pascal Bérubé (Matane), Georges Mamelonet (Gaspé), Lorraine Richard (Duplessis) et Dave Turcotte (Saint-Jean). Le 25 octobre dernier, Lisette Lapointe (Crémazie) présentait, conjointement avec l’aile parlementaire du Parti Québécois et quatre députéEs indépendantEs, une motion similaire à celle du député de Mercier. Cette motion n’a malheureusement jamais été débattue, le leader parlementaire adjoint du gouvernement ne consentant même pas à son dépôt. « C’est peut-être aujourd’hui, en cette journée où tous les projecteurs sont braqués sur la pauvreté, que le gouvernement comprendra qu’il y a urgence de débattre et d’agir afin d’améliorer le revenu des plus pauvres, de ceux et celles laisséEs pour compte le reste de l’année, et ce depuis des années », a insisté M. Couture.
Plus tôt cette semaine, le Vérificateur général du Québec déposait son rapport sur l’action gouvernementale de lutte contre la pauvreté et le Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion (CEPE) son état de situation de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion sociale au Québec. « Ces deux publications viennent confirmer la nécessité de mener un large débat de société sur ces enjeux. La ministre Julie Boulet doit rendre compte de ses actes. Il serait très mal vu de la part du gouvernement de refuser, encore une fois, cette demande on ne peut plus démocratique » a conclu M. Couture.
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