Catégorie : Portrait de la pauvreté
Cette conférence de Laure Waridel a eu lieu le 14 octobre 2012 dans le cadre de l'événement Pour que la solidarité mette fin à la pauvreté. Six idées qui changent le monde, un événement organisé par le Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Laure Waridel commence son allocution par une « simple » question : où va tout cet argent que les gens et les États n'ont plus ? Une question des plus légitimes lorsqu'on constate que la richesse n'a cessé d'augmenter depuis 1960. La pauvreté n'est donc pas le résultat d'un manque de richesse, mais bien d'un manque de justice. Même chose pour la faim, alors que près du tiers de la production alimentaire mondiale est gaspillée.
Les preuves sont là : les pays les moins égalitaires ont davantage de problèmes sociaux et de santé, et ce, tant chez les plus pauvres que chez les plus riches. Voilà une autre démonstration que, peu importe notre statut, nous sommes touTEs plus liéEs les unEs les autres que nous le pensons. De là l'idée de multiplier les liens, autant entre l'économie, la société et l'environnement qu'entre nous, pour retrouver le vrai sens de la solidarité et remplacer la compétition par la coopération. De là aussi l'idée de multiplier les exemples qui, en s'accumulant, permettront de dépasser le point de bascule, de faire pencher la balance vers une autre histoire. Une histoire commune où le partage est vu de nouveau comme enrichissant et où les gestes en faveur d'une économie juste et solidaire sont multipliés. Un travail à faire dès aujourd'hui.
Sociologue spécialisée en environnement, Laure Waridel est auteure de quelques essais dont Acheter c'est voter et L'envers de l'assiette. Elle a cofondé Équiterre, une organisation vouée à la promotion de choix écologiques et socialement responsables. Pionnière du commerce équitable et de la consommation responsable au Québec, elle s'est fait connaître comme chroniqueuse à Radio‐Canada et dans plusieurs magazines. Son engagement social et écologique lui a valu d'être nommée au Cercle des Phénix de l'environnement. Elle a aussi reçu un doctorat honorifique de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), ainsi que l'Ordre du Canada. Elle mène actuellement des études doctorales à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève. Elle est récipiendaire de la bourse Trudeau et de la bourse du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH).