Un appui de taille à la lutte contre le projet de loi 70
Les auteurs du rapport Chacun sa part, publié en 1996, Camil Bouchard, Vivian Labrie et Alain Noël, portent un regard critique sur les 20 dernières années de réformes dans le domaine de la sécurité du revenu. Dans une lettre ouverte publiée le 6 mai dans Le Devoir, ils dénoncent l’approche du gouvernement avec le projet de loi 70 et le programme Objectif emploi.
Les conclusions de cette équipe de chercheurEs rejoignent l’analyse du Collectif pour un Québec sans pauvreté qui condamne depuis des mois les pénalités et les obligations prévues par le projet de loi 70.
Voici quelques aspects de leur argumentaire :
- Avec l’adoption de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale et la fin des programmes d’insertion obligatoires, « l’offre a souvent été inférieure à la demande » avec les mesures d’employabilité volontaires.
- Quand il y a des emplois intéressants disponibles, les personnes veulent travailler, contrairement à ce que semble penser le gouvernement avec le projet de loi 70.
- Les mesures obligatoires ne favorisent pas l’intégration au marché du travail.
- Le gouvernement devrait remplacer les mesures obligatoires prévues dans le projet de loi 70 par un engagement « à offrir à toute personne demandant l’aide sociale des mesures de formation et d’insertion à l’emploi de qualité».
- Le droit à un revenu minimum « ne peut, d’aucune façon, être conditionnel au comportement».
- La réflexion du ministre François Blais sur l’instauration d’un revenu minimum garanti devrait partir du constat que les revenus d’aide sociale actuels sont insuffisants et que le projet de loi ne fera qu’aggraver ce problème.
Pour lire la lettre ouverte publiée dans Le Devoir du 6 mai 2016:
Aide sociale : tirer les bonnes conclusions de 20 ans de réformes