Élections québécoises 2008

Lutter contre la pauvreté pour sortir de la crise

QUÉBEC, le 24 novembre 2008 – Depuis le début de la campagne électorale, la lutte à la pauvreté est absente des priorités des trois partis représentés à l’Assemblée nationale. Pourtant, le Collectif pour un Québec sans pauvreté estime qu’elle offre des avenues nécessaires pour sortir de la crise économique et qu’on doit y mobiliser l’ensemble de la société québécoise, au nom des droits humains.

L’économie vitale passe par les dollars vitaux

Le prochain gouvernement devra favoriser une économie vitale, c’est-à-dire une économie axée sur le droit des personnes à une vie digne et à la couverture de leurs besoins essentiels. Les moyens pour y arriver sont connus et réalistes. Depuis un an déjà, par la campagne MISSION COLLECTIVE : bâtir un Québec sans pauvreté, le Collectif réclame l’accès à des services publics universels de qualité, la hausse du salaire minimum à 10,43$ de l’heure pour permettre aux travailleurs et aux travailleuses de sortir de la pauvreté, et la hausse des protections publiques afin d’assurer des conditions de santé et garantir la dignité de toute personne qui n’a pas un revenu suffisant. Il demande aujourd’hui aux partis politiques et à leurs candidatEs de s’engager à mettre en œuvre ces mesures.

Il faut améliorer les revenus des quintiles les plus pauvres de la population avant ceux du quintile le plus riche, chez qui la couverture des besoins est amplement assurée. Un dollar additionnel n’a pas le même effet dans toutes les mains : dans celles d’une personne en situation de pauvreté, il sert à acheter des biens nécessaires et utiliser des services de base. C’est un dollar vital. Les dollars vitaux sont des dollars locaux : dépensés localement, ils tourneront plusieurs fois dans l’économie québécoise, favorisant la relance économique et la création d’emplois.

Engager l’ensemble de la société dans la lutte à la pauvreté

La visée de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale est claire : «amener progressivement le Québec d'ici 2013 au nombre des nations industrialisées comptant le moins de personnes pauvres» (chap. II, art. 4). Cette échéance s’imposera au prochain gouvernement qui devra faire de la lutte à la pauvreté un enjeu prioritaire et mobiliser l’ensemble de la société québécoise. C’est pourquoi le Collectif exige de chacun des partis politiques qu’il s’engage en faveur de la tenue d’une commission parlementaire, ouverte et itinérante, pour définir le prochain plan d’action gouvernemental en matière de lutte à la pauvreté.

Les inégalités augmentent

La crise économique, qui sert de prétexte aux présentes élections, risque d’amplifier la croissance des inégalités. Ces dernières années, les gouvernements québécois ont pris des décisions qui ont agrandi les écarts entre les plus riches et les plus pauvres. Par exemple, les baisses d’impôt des particuliers qui se sont succédées depuis l’an 2000 ont privé l’État québécois d’au moins 5 milliards de dollars annuellement, profitant surtout aux plus riches. L’augmentation des inégalités www.pauvrete.qc.ca économiques et sociales au Canada a été confirmée en octobre dernier par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport Croissance et inégalités (2008). Les ménages riches sont devenus plus riches, les possibilités de mobilité sociale se sont réduites et les pouvoirs publics ont failli à leur devoir de redistribution.

Le Collectif exige du prochain gouvernement qu’il prenne ses responsabilités et qu’il renverse cette dynamique inacceptable par des décisions politiques cohérentes et favorables à touTEs les QuébécoisES et par des mesures qui ont des impacts sur les conditions de vie et de travail des plus pauvres.

- 30 -

 


Créé le24 novembre 2008
Dernière modification19 août 2015

File


Téléchargement