Catégorie : Budget du Québec
Le Collectif publie à nouveau cette année une analyse détaillée du budget du Québec. Le document reprend la méthodologie utilisée par le Collectif depuis plusieurs années. Celle-ci permet de garder un œil sur les budgets des années précédentes depuis 1998.
Des outils
1. Les chiffres de base.
2. Les mesures annoncées.
3. Les faits saillants.
4. Des tableaux à utiliser comme clés.
5. Un déclencheur classe moyenne.
Et des annexes faisant le point sur l'état des mesures de lutte contre la pauvreté.
Un petit résumé
Tout est allé en haut en faisant accroire que ça allait dans le milieu. Et en disant qu'on en avait fait assez pour le bas. On a dit aussi que c'était pour valoriser le travail et pour aider l'économie à continuer d'aller bien. Les plus grands perdants des quatre derniers budgets, ce sont les travailleurEs qui ont les plus bas salaires, autour de 5 000 $, qui auront perdu au total environ 311 $ en pouvoir d'achat. Des dollars vitaux qui auraient été des dollars locaux dépensés dans sa région. Ceux qui en profitent le plus, ce sont les particuliers qui ont des revenus de 100 000 $ et plus, pas nécessairement des travailleurEs, à qui le gouvernement redonne 1737 $ superflus. Où seront-ils dépensés en cette période de dollar fort ? En voyages ? Pour jouer à la bourse ?
Les faits saillants
Nous vous invitons tout particulièrement à lire les faits saillants du document. Ils fournissent une perspective globale utile à connaître. Tout en montrant les dérives auxquelles les politiques budgétaires conduisent en ce moment au plan de la création des écarts entre riches et pauvres, les points 7, 8 et 9 donnent des arguments intéressants pour exiger la pleine indexation et la mise à niveau des prestations d'aide sociale. En effet dans le dernier budget le gouvernement a à toutes fins pratiques procédé à une remise à niveau significative du régime fiscal. On se trouve ainsi à redonner plus de 900 $ par année à toute personne qui gagne 75 000 $ et plus. Au même moment, on réduit à petit feu le pouvoir d'achat des personnes les plus en manque de couverture, très en-dessous d'un seuil décent de couverture. Or cette mise à niveau correspond dans sa technique à ce qu'il faudrait faire pour instaurer le fameux barème plancher (mise à niveau, fusion et relèvement des montants de base dans un seul montant, garantie d'indexation automatique par la suite). Si la technique peut être appliquée là au coût récurrent de 950 M$, pourquoi pas à l'aide sociale où les bénéfices humains et sociaux seront importants ?
En bref, les considérations apportées
1. Les baisses d'impôts : le coup de poker calculé d'un gouvernement minoritaire.
2. On organise une nouvelle crise des revenus qui impactera sur les dépenses.
3. Un budget n'arrive pas seul. Il faut voir comment il s'attache aux budgets précédents et à ceux qui suivront.
4. Pendant que le Québec fait un bout du travail de dilapidation pour le gouvernement fédéral, le fédéral continue de préparer d'autres épisodes de la même histoire (et ça continue aux dernières nouvelles !)
5. Au chapitre des dépenses, c'est un budget qui immobilise le service public tout en empruntant comme il se doit pour donner à contrat l'entretien des immeubles et des chemins.
6. Les illogismes et les faux raisonnements sont nombreux.
7. Le budget tente un coup de filet sur la manière dont les gens perçoivent leur situation relative et il trompe les gens sur la valorisation du travail associée aux baisses d'impôts, ce qu'on aperçoit en revoyant les quatre derniers budgets.
8. Le point le plus opaque du budget est son impact sur les plus pauvres. On fait pour les plus riches ce qu'on devrait faire pour l'aide sociale.
9. Les choix faits accroissent les inégalités et les iniquités.
10. Il y aurait moyen de prévoir des budgets qui réduisent les écarts entre riches et pauvres au lieu de les augmenter.
Signalons aussi un extrait d'un article de Gil Courtemanche sur la classe moyenne. Percutant, il pourrait rendre des services.