Québec, le 24 mai 2004 - Dans une lettre ouverte au Ministre de la Santé et des services sociaux, Philippe Couillard, le Collectif pour un Québec sans pauvreté réprimande le ministre d'abandonner l'engagement de son gouvernement et de son parti à rétablir la gratuité des médicaments pour les personnes les plus pauvres.
Si le gouvernement «n'a pas les moyens de se payer ça» prétend le Collectif en reprenant les mots du ministre, les personnes dont les revenus sont les plus bas au Québec, soit les prestataires d'aide sociale aptes au travail et sans emploi, en ont encore moins les moyens avec 6400$ par année.
À 533$ par mois, la prestation d'aide sociale «apte», très dévaluée au cours des ans, ne couvre déjà pas les besoins essentiels de base pour le logement et la nourriture. Elle n'a pas été prévue pour couvrir les besoins en médicaments. Elle est écoulée bien avant la fin du mois, ce qui fait que bien des personnes n'ont pas les liquidités nécessaires pour payer la franchise de 17 $ qui leur est exigée afin d'avoir accès aux médicaments qui leur sont prescrits.
«Vu que personne n'a les moyens, ni le ministre, ni les plus pauvres, écrit le Collectif, posons une autre question : qui a les moyens de défrayer les coûts reportés sur le système de santé public par l'incapacité de personnes déjà rendues malades par leur trop faible revenu d'accéder en temps et lieu aux médicaments qui leur sont nécessaires ?»
Le Collectif affirme que le ministre va dépenser de toute façon le 20 M$ en question, que ce soit pour rétablir la gratuité des médicaments ou pour réparer les dégâts occasionnés par le fait de ne pas le faire. La différence est en santé économisée. Et dans la différence de réalisation d'un droit reconnu.
Le Collectif demande au ministre un rendez-vous.