Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté: Les raisons de notre colère
Aujourd’hui, partout au Québec, des gens se mobilisent pour souligner la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Une journée qui prend une couleur particulière en cette année où le troisième plan d’action gouvernemental en matière de lutte à la pauvreté est enfin censé être dévoilé, avec deux ans de retard.
(lettre ouverte de Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté)
Au printemps 2015, le Collectif pour un Québec sans pauvreté a demandé au ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale de tenir une commission parlementaire dans chacune des régions du Québec en vue d’alimenter sa réflexion sur le prochain plan de lutte à la pauvreté et en bonifier le contenu.
Puisque le ministre a refusé cet exercice démocratique, le Collectif a mis sur pied sa propre tournée, S’organiser contre la pauvreté : un bon plan! Cette tournée s’est arrêtée dans 24 villes dispersées à travers 16 des 17 régions administratives du Québec.
Une colère généralisée
Une tendance se dégage des rencontres et échanges ayant eu lieu pendant la tournée : celle d’une colère généralisée!
De Gaspé à Montréal et de Rouyn-Noranda à Sherbrooke, les gens, en effet, sont en colère. En colère parce que les inégalités socioéconomiques augmentent encore et toujours. En colère parce que les services publics, après être passés dans le tordeur de l’austérité, sont de moins en moins accessibles. En colère parce que les salariéEs au bas de l’échelle demeurent pauvres même en travaillant à temps plein; parce que les prestations d’aide sociale maintiennent les personnes en situation de survie; parce que dans une société aussi riche que le Québec, plus de 800 000 personnes n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base. En colère, parce que tous les jours des préjugés sur les personnes pauvres sont véhiculés par des personnalités politiques et médiatiques.
Des pistes pour lutter contre la pauvreté
Partout au Québec, on peut sentir cette colère légitime, mais on peut aussi sentir la solidarité qui mobilise les Québécoises et les Québécois! Cette solidarité, on la voit à l’œuvre dans les dizaines de prises de parole, marches et autres activités organisées en ce 17 octobre.
Dans toutes les régions, il y a une volonté de voir émerger un monde plus juste! Les personnes rencontrées dans le cadre de la tournée étaient invitées à nous faire part de leurs suggestions pour lutter contre la pauvreté. Celles-ci peuvent se résumer à cinq pistes d’action :
- Rehausser les protections publiques pour assurer à tout le monde la couverture de ses besoins de base reconnus;
- Augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure;
- Améliorer l’accès à des services publics universels et de qualité;
- Réduire les inégalités socioéconomiques entre les plus pauvres et les plus riches;
- Lutter contre les préjugés à l’égard des personnes en situation de pauvreté.
Voilà les orientations qui devraient guider le prochain plan d’action du gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, du moins si son intention est de s’attaquer à la pauvreté, et non aux personnes qui la vivent.