28 mars 2017 Communiqué

Budget 2017-2018 et lutte à la pauvreté: Refaire les mêmes erreurs et espérer un résultat différent

« Le budget du Québec est censé être « pour aujourd’hui et pour demain », pour reprendre les termes du ministre des Finances, M. Carlos Leitão. En réalité, en ce qui concerne la lutte à la pauvreté, le budget 2017-2018 remet ce travail à plus tard », de lancer M. Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Même si le budget contient quelques mesures étiquetées « lutte à la pauvreté », ces dernières n’auront qu’un impact négligeable sur les conditions de vie de la plupart des personnes en situation de pauvreté. « Il semble incroyable que nous soyons en pleine année du renouvellement du plan de lutte à la pauvreté, une année charnière qui aurait dû mobiliser le Québec autour d’un projet d’élimination de la pauvreté », d’ajouter M. Petitclerc.

En effet, l’absence de ressources spécifiquement dédiées à l’augmentation du revenu des plus pauvres est surprenante. Il y a seulement quelques jours de cela, le ministre responsable de la lutte à la pauvreté, M. François Blais, confirmait ce que tout le monde savait déjà : les deux premiers plans de lutte à la pauvreté ont été des échecs. Pourquoi? L’absence d’une augmentation significative du revenu de l’ensemble des personnes ne couvrant pas leurs besoins de base. Pour éviter de n’être qu’un ministre de plus à avoir contribué à ces échecs répétitifs, il se devait d’agir vite et fort. Il semble bien que ce ne soit pas pour 2017-2018.

Les plus pauvres et toutes les personnes qui leur sont solidaires devront encore attendre, parce qu’aucun investissement important, à l’exception notable du logement social, n’a été annoncé aujourd’hui. Le dépôt annoncé du prochain plan de lutte à la pauvreté devra donc se limiter à de vagues promesses, repoussant ainsi les investissements nécessaires à la réalisation du droit à un niveau de vie suffisant à 2018-2019, au plus tôt.

Pourtant, près d’une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base au Québec, de façon quasi ininterrompue depuis plus de 10 ans. Si la pauvreté n’est pas qu’un manque de revenu, la pauvreté tourne toujours autour de « l’insuffisance du revenu ». Que contient le budget du Québec pour agir sur cet enjeu central : du vent. Conclusion : le gouvernement laisse 10 % des QuébécoiSEs sans possibilité de couvrir leurs besoins de base pour une autre année.

« En somme, ce budget ne contribue que très peu à la lutte contre la pauvreté. Le courage politique face au nécessaire respect des droits humains est remplacé par une méprisante gestion de la pauvreté, construite autour d’un espoir vain : que « l’effet de ruissellement » amène, comme par magie, une redistribution plus égalitaire de la richesse », de conclure M. Petitclerc.

Cet espoir se nourrit à même notre extraordinaire capacité à occulter le fait que, depuis 40 ans, l’augmentation de la richesse collective ne profite qu’aux plus riches en laissant dans la noirceur et la misère une part importante de la population. Le gouvernement du Québec se prépare à refaire les mêmes erreurs en espérant un résultat différent.